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Mannhelgi, etc.

21 décembre 2011

Avortement : Comment

Quand on est croyante, peu importe en quoi, et qu'on manque de connaissances et / ou de certitudes, l'avortement pose des tas de questions essentielles quoique pas franchement quotidiennes. Pour ma part, dans l'immédiateté me sont venues des interrogations relatives au "comment" de la chose, à savoir =

- Par quels processus l'âme s'incarne-t-elle?

- À partir de quand est-elle incarnée?

- Quelle composante de l'âme s'incarne à quel moment du développement embryonnaire?

- Si, comme le pensent les Aborigènes (et moi, à leur suite), un Esprit ancien s'incarne dans le corps d'un humain en connaissant de lui tous ses antécédents de milieu et d'hérédité, alors puis-je dire qu'il était au courant de ma situation, et donc de la forte probabilité que j'avais de choisir l'avortement?

Depuis quelque temps déjà, cette part de la philosophie aborigène me touche car elle met fin en moi à toute légitimation du suicide - vaste programme quand on a été concernée pendant une dizaine d'années. Ainsi, pourquoi vouloir mourir quand une part de moi, et non la moindre, connaissait les bases du merdier dans lequel j'allais évoluer, souhaitait ce défi, cette expérimentation d'émotions extrêmes? Quand le suicide serait non seulement une blessure aux autres, un échec personnel sur cette terre (ce dont j'aurais tendance à me foutre, plutôt); mais aussi, plus grave, un échec en tant qu'individu sacré, réceptacle d'un Esprit?

- Est-ce que la vie en soi est sacrée? Est-ce que le karma de la mère qui avorte  en pâtit?

Alors, je pense que la vie en soi est sacrée, mais la mort n'est pas forcément un manque de respect, une atteinte à cette vie, au sens plus large que celui de la stricte physiologie. Mon karma en a sûrement souffert, un peu. Mais dans la mesure où cet acte relevait de l'amour, et non de l'égoïsme - j'ai pas avorté pour mon plaisir, sincèrement, mais pour éviter au baby une vie d'abandon, plus ou moins effectif - j'ose imaginer que ça compense. Un peu. Un moindre mal.

- Est-ce que l'âme est sexuée, et l'Esprit? Par quoi se produisent les incarnations sexuelles problmatiques, qui peuvent mzener une personne à être transgenre ou transexuel(le)? Est-ce une erreur dans la logistique divine, une épreuve imposée par Dieu, un choix de l'Esprit ancien que de s'incarner dans un corps auquel l'âme n'est pas accordée sexuellement?

Dans la Kabbale, l'âme est sexuée, cash pistache. Et les complémentaires doivent s'unir, hommes avec femmes donc. Ainsi, homosexualité: wallou. Le lien de cause à effet me paraît dispensable. En revanche, je trouve sympa de supposer que l'âme est sexuée, selon comment on l'intègre dans une pensée.

- Est-ce qu'il y a beaucoup d'âmes? Une infinité, ou un nombre limité? Et la réincarnation du coup?

Dans le judaïsme, chaque être humain est unique, et pour ce que j'en sais, la fin du monde adviendra lorsque toutes les âmes seront nées. Ce qui implique qu'elles existent en nombre limité, et qu'elles ne se réincarnent pas (sauf si on admet: 1) que la fin du monde n'adviendra jamais, ou 2) qu'on peut perdre du temps en on faisant renaître des âmes déjà nées). J'aimerais croire qu'on crée une nouvelle âme, une nouvelle personne spirituelle, à chaque fois qu'on met au monde quelqu'un. J'aimerais croire aussi que l'humanité, si elle se gère bien, pourrait continuer indéfiniment, qu'il n'y a pas de limite eschatologique à nos générations - donc qu'il y aurait une infinité d'âmes. Pour autant, je crois profondément à la réincarnation. Donc, il se pourrait que l'âme ne fût pas ce qui se réincarne, en vérité. Peut-être qu'alors, ce serait l'Esprit déjà mentionné. Il aurait une conscience très vaste, de beaucoup de choses... L'âme, qui peut communiquer dans une certaine mesure avec, ne connaît pas les incarnations précédentes de l'Esprit, mais en aurait de vagues notions...

- Maintenant, ça fait... 2 mois, presque. Et toujours aucune nouvelle de C***, l'embryon avorté. Pourquoi? Combien de temps met-il pour aller au Ciel, et se montrer capable de communication, n'importe comment?

[De retour pour vous souhaiter un beau Yule]

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18 septembre 2011

Un mot sur June

[Écrit initialement le 3 septembre]

Je me hâte d'écrire car tout ça finira en larmes de dépit, ou malédictions, mépris, médiocrité, rancoeur ; fin des affects, « ce fut une expérience intéressante »... en attendant, bien plus que le vrai, le probable ou le presque sûr, le Beau mérite un peu de réalité.

 

Les flux énergétiques qui me traversent de part en part se font désormais plus délicats, plus respectueux de mes limites corporelles ; moins brutaux, transperçants. Ils continuent de m'ébranler quand même, assauts incessants d'une mer cruelle et inconsciente. Il n'empêche que je procède encore avec les autres par identification plutôt que par empathie (c'est un problème).

 

« Nous devenons ce que nous aimons. » J'ai toujours voulu être, aux larmes, les types que je fantasmais... hélas.

 

Est-ce qu'il m'a déjà vue marcher ?

Mes cheveux sont toujours bien longs, bien blonds.

Bras croisés, le regard de mes 5 ans...

cheveux longs

blonds

mes yeux.

Qui m'a déjà vue marcher ?

Dieu, seul savant, fera que vos yeux se dessillent. Regardez-moi marcher.

 

Elle l'aimait véritablement, Elle l'a aimé encore bien après. Et malgré tout Elle l'a quitté !? Je tape du poing sur la table : « Mais c'est pas juste ! » Seigneur, quelle douleur !

(Vous emballez pas, y'a pas de table chez June, c'est une image.) Je lui en veux beaucoup : il m'oblige à l'aimer, il m'interdit de l'aimer. Quels que soient mes sentiments, ils sont non seulement en conflit entre eux (rien que de très fréquent) mais aussi et surtout avec ce que je souhaite.

 

En outre, il y a chez moi une espèce de pulsion physique débile qui exige sans patience que l'injustice soit réparée, la douleur soulagée, même quand je n'ai rien à voir dans une histoire qui n'est pas la mienne. Que faire ? Je prie pour son salut ; et le mien, borel ?

 

Lui aime encore. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Aime, aime. Pouls : 60 bpm au repos. Et quand le manque : 80, 90 ?

Faites que j'aime à nouveau.

(Aime, aime.)

Faites que j'aime à nouveau !

 

Comment / pourquoi est-ce qu'on s'arrête un jour, d'ailleurs ? Grégoire : il y eut un jour, on s'est rencontrés, il y eut un soleil couchant sur les calanques ; il y eut une droite euclidienne, blanche et joyeuse, qui reliait nos deux cerveaux, les seuls sur Terre de leur espèce. Après le jour, progressivement /rapidement vint cette nuit où je pleurai de joie de me dire que, pour la première fois de mon existence, je n'étais plus seule. On était au printemps, l'air sentait bon, me réservait des journées divines... Puis ce fut nous, nos chats, l'appartement blanc, la seule Communauté qui ait jamais existé. Le déménagement sacré au jour de Samhain, l'hiver enneigé, la fête des Lumières. Je suis incapable de voir les choses rationnellement... Bien sûr, il se passe des trucs, il y a des éléments qui font qu'un amour ne dure pas : le bordel, la paresse, la routine, puis les poubelles s'amoncellent qui n'ont rien de grunge ; je m'en fous. Je reste dans la poésie de l'ignorance, de l'évanouissement des sentiments ; ça sert à rien, mais c'est beau et ça me fait verser des larmes de nostalgie : alors ça vaut le coup, forcément.

 

(La folie existe et c'est une imbécile.)

 

Un soir, nous discutions, avec Ruben. Ruben, j'avais projeté de m'en faire un ami, au lieu de quoi il a dû rejoindre la liste des bienheureux que j'ai éconduits ; bienheureux d'avoir perçu ma grâce, celle qui transcende ma peau acnéique et conceptuellement épilée pour diffuser en ondes puissantes et douces jusqu'au cœur des hommes sensibles ; bienheureux de n'avoir pas connu, et d'ignorer pour le restant de leurs jours, mes terreurs, ma dépression chronique, mon agressivité anaclitique, mon oralité dévorante en mal de raclette. Or donc, je vous retranscris notre dialogue d'une haute teneur intellectuelle :

Lui : C'est énervant de pas avoir toujours ce qu'on veut.

Moi : Oui mais quelque part, c'est bien aussi, c'est ce qui fait qu'on a envie des choses.

Lui : Hm, non.

Moi : Ben si.

Lui : Non, non.

Moi : Si on était tout le temps satisfaits, on n'aurait plus envie de rien !

Lui : Oui mais des fois c'est pas juste.

Ça m'énerve de m'en foutre à ce point, sincèrement, et ça me pose un véritable problème moral.

 

Oh mon Dieu, explose mon cœur (minuscule) et surtout, dévaste ma parole infirme.

 

Je prie pour le salut de June – mais que reste-t-il à sauver au juste ? Le moindre centimètre carré de ses organes a été pulvérisé, sa chair démembrée par la douleur de l'absence ; c'est à se demander par quel miracle les bras tiennent encore au buste.

 

Je connais finalement bien peu de la vie, de la mort. L'espace m'est familier plutôt que le temps : il y a l'extase qui me dévaste, me dilue, m'emplit, et déborde, horizontale, jusque bien après NGC1976 ; la douleur, qui me creuse une abysse maritime dont personne, moi comprise, ne sait rien ; le poudroiement doré de beauté manifeste qui auréole les bâtiments et les feuilles mortes sur le chemin de mon lycée (je suis jeune alors) ; les bosquets verts et moqueurs où l'on ne peut que rire nerveusement devant la présence féérique, à défaut d'avoir jamais appris, dans nos sociétés handicapées, comment réagir autrement ; je connais bien l'espace. Tout ce que je sais du temps, c'est : les saisons, la nostalgie, l'envie de suicide. Il m'a forcée à regarder la mort, la vraie. Je ne peux rien en dire.

 

Où est Laurent ? Nantes, toujours ? Tu vas bien ?

5 septembre 2011

Sophie

J'ai rencontré une belle jeune femme trans du nom de Sophie, samedi dernier.

Les prénoms ont toujours été importants pour moi ; la valeur du mot, l'esthétique du langage, dont j'affecte de souhaiter me défaire, immense. La poésie me poursuit

Cette Sophie-là ne s'est pas toujours appelée de la sorte. Je ne sais pas quel fut son prénom de naissance. Est-ce qu'elle a toujours su qu'elle aurait dû s'appeler, ou s'appellerait Sophie un jour? C'est le prénom qu'elle a choisi pour sa véritable identité, sa vraie nature. Et c'est le même que le mien.

Le mien, je l'ai toujours porté... Je n'ai pas eu à me battre, n'importe comment, pour que le premier péquin dans la rue, le moindre de mes amis, l'intégralité de mes connaissances m'appelle "Sophie". Que les gens m'aiment ou me détestent, ils tortillent pas du cul pour chier droit, c'est comme ça qu'ils me nomment ; ainsi, même dans la bouche des connards revient forcément, au moment où ils s'adressent à moi, une beauté, une noblesse, une estime : ils m'appellent Sophie et c'est une évidence. Quelle chance !

Une autre a dû faire tout un parcours - je ne dirais pas douloureux, je n'en sais rien, même si les probabilités sont fortes, pour rester dans le cliché - pour avoir ce droit. Et c'est mon prénom qu'elle a préféré, entre tous.

Je ne sais pas pourquoi / comment elle l'a choisi. Il n'empêche que je ressens une sorte de fierté complètement bête et indue, mais c'est peut-être aussi parce que je l'ai trouvée agréable et douce, et c'est toujours sympathique de rencontrer une homonyme charmante.

2 septembre 2011

Pasdragon

Voici ce que j'écrivais à propos de Pasdragon, au mois d'avril 2011 (soit les débuts de notre relation qui s'est terminée 2 mois plus tard) :

J'aurais jamais cru que ce puisse être aussi délicat. Le mot ne vient pas. Quelque chose m'émeut très profondément, de manière à la fois extrêmement personnelle, intime, et universelle. C'est ancien, troublant, sensible. Rien que d'écrire des émotions me viennent que je n'ai jamais ressenties ; elles me font peur, m'excitent, me donnent un vertige, une fragilité sexuelle, mais ce mot-là ne convient pas, il s'agit d'autre chose, en rapport bien évidemment avec la sexualité, mais c'est plus profond, précis, insupportable d'envie. Et puis y'a le mot délice. Il est venu tout seul celui-là. Jamais auparavant. Je sais même pas quoi en penser. Tout va à l'encontre de mes valeurs.

Au début, c'était juste intellectuel ; je me disais, hey, il a pas le même humour que moi ; il porte des chaussures pointues, un parfum à la mode, trop à la mode ; maintenant c'est autre chose qui se surajoute. Oui, j'y avais pensé ; vaguement. Là je ressens. Je suis incapable de savoir ce que je dois penser, et j'aime et déteste (mouais, tu parles) l'excitation que je ressens et qui me dépasse, m'envahit puissamment, sans douleur ni état d'âme ni morale, comme un rapport sexuel – une évidence qui se passe des nécessités habituelles, des contingences, des constructions. Jouir sans culture là où l'empreinte de la culture est la plus forte, la plus indélébile.

 Il y a les femmes qu'on respecte et les autres. Quelque chose dans le genre. C'est très fréquent, comme façon de penser. Tellement fréquent que ça fait pas grand-chose à la plupart des nanas. Moi ça m'ébranle au sens propre : je ressens mes vertiges, palpitations, tête qui tourne cheveux en arrière. Il ne reste alors plus qu'à s'allonger. Ou danser, sans y parvenir vraiment.

 Pas envie de savoir plus. Je crève d'envie de savoir les détails. Là où c'est touchant, sensible, tragique. On a tous les mêmes yeux, foutus de la même façon, y compris dans ces moments-là. J'ai pas envie de savoir parce que j'ai peur d'être déçue ; et il y a de quoi ; je le serais, dans tous les cas. Soit de le savoir tel que je le fantasme ; dans des moments de pure fragilité, sensibilité, dégradation, émotion ; soit de le découvrir autre. À mille lieues du fantasme, donc : sorti de cette image très pure et tellement sale qui me prend à la gorge et « délices », donc.

 Je veux être fragile, toute ma vie. Faible. Penser à rien.

Et puis, pourquoi aller faire faire des régimes aux gens quand on sait naviguer avec les étoiles, bordel de merde ?

Quelques précisions : Pasdragon a abandonné son métier de marin navigateur pour embrasser la moyennement noble profession de diététicien. Le mot qui ne venait pas, et qui vient trop bien  désormais quand je repense à lui, c'est "prostitution". Il y a eu recours assez systématiquement. C'est tellement plus simple qu'un long texte poétique borderline... des JF miséreuses sans nom au fond de ports pourris qui puent la pisse. Il me disait qu'il s'était toujours conduit en gentleman. À la lumière de ce que j'ai finalement vécu avec lui, je crois que je peux nuancer le terme... Sans être une ordure, disons qu'il y a un contraste entre l'image qu'il se fait de lui-même et sa personne véritable.

Il se foutait un peu trop de la gueule des innocents pour être le dernier samaritain dont il se vantait.

Au fond de moi je capte, et je ne m'écoute pas, je me raisonne, et alors je suis naïve et confiante. Je crois bêtement les gens quand ils se vantent d'être bons et très cool. Contre mon intuition.

La vérité, bien au-delà, ou peut-être en-deçà finalement, la sublimation, c'est qu'il était abject, son passé sexuel. Tragique, triste, corrompu. Concrètement, il pouvait pas passer 3 mois sans niquer? Il ne souffrait d'aucune tare physique, il aurait aussi bien pu pécho gratuitement, comme tout le monde, plus tard. La vérité, en ce qui me concerne, puisque mon but n'est pas de rendre des comptes à une pauvre âme perdue qui ne me lit pas, c'est que j'aime les expériences affectives plus que tout, quitte à me mettre en danger énergétiquement, quitte à souffrir.

Je crains l'ennui et l'exotisme est une valeur pleine.

1 septembre 2011

Bienvenue.

J'ai commencé à écrire sur des blogs voilà des années de ça.

Puis j'ai arrêté.

Maintenant je m'y remets ; je n'ai pas d'explication à fournir là-dessus.

D'aucuns pourraient avancer - et ils n'auraient pas tort - que personne ne m'a rien demandé, de toute façon.

C'est bon putain !

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